Royaume-Uni : Sortir de la récession...EcoTV: L'expertise du département des Etudes Economiques de BNP Paribas en vidéo. Sibylle Dehesdin: La crise bancaire affecte aussi très durement le Royaume-Uni. Malgré l'adoption de divers plans de sauvetage, le pays n'a pas pu éviter la récession. Nous sommes avec Raymond van der Putten pour revenir sur les derniers développements. Raymond bonjour, Raymond van der Putten : Bonjour. Sibylle Dehesdin: Début mars, la Banque dAngleterre a non seulement de nouveau abaissé son taux directeur de 50 points de base à 0.5% mais elle a aussi adopté des mesures dassouplissement quantitatif. Pourquoi? Raymond van der Putten : La baisse des taux dintérêt devrait soutenir la croissance de plusieurs manières. Tout dabord, elle devrait diminuer le coût des emprunts dans la mesure où elle est transmise par les banques aux emprunteurs. Cest le canal le plus évident. Elle pourrait également inciter les ménages à augmenter leurs emprunts. Bien que la diminution de l'endettement puisse être désirable à long terme, une réduction drastique à l'heure actuelle pourrait plonger l'économie dans une récession encore plus profonde. Cependant, il est nécessaire que les banques soient disposées à prêter. En raison de la crise financière, cest devenu le maillon faible. Au cours de lannée dernière, la croissance de la masse monétaire et du crédit a fortement ralenti. Ceci a contribué à aggraver les perspectives, et à renforcer la prudence des banques dans leur politique d'octroi de crédits. Sibylle Dehesdin: Le système bancaire semble en effet grippé: les banques ont resserré leurs conditions de crédit et semblent toujours très frileuses qu'il s'agisse de prêter aux entreprises, aux ménages, ou de se prêter entre elles Quelles mesures le gouvernement a-t-il adopté pour juguler la crise? Raymond Van der Putten : En octobre puis en janvier, le gouvernement a lancé dimportants plans de sauvetage du secteur financier. Suite à la recapitalisation des banques en octobre, le gouvernement a pris des participations importantes dans quelques grandes banques britanniques. Mais cela na pas suffit pour relancer les prêts bancaires. Dans le cadre du deuxième plan de sauvetage, en janvier, le gouvernement a annoncé un projet permettant dassurer les pertes sur les prêts toxiques. Cette mesure est actuellement mise en place. Ceci devrait aider à nettoyer les bilans des banques commerciales, pour leur permettre de prêter de nouveau aux entreprises et aux ménages. En outre, afin de stimuler la croissance de la masse monétaire et des crédits, la Banque d'Angleterre va acheter des obligations dEtat et des titres privés, pour un montant de 75 milliards de livre sterling au cours des trois prochains mois. Sibylle Dehesdin: Oui mais alors quelles sont les marges de manœuvre du gouvernement dans ces conditions? Toutes ces mesures ne semblent pas avoir porté leurs fruits. Maintenant, les taux d'intérêt sont proches de 0% avec justement cette adoption dune politique dassouplissement quantitatif, et qui plus est les caisses du gouvernement sont pratiquement vides Alors y a-t-il encore d'autres solutions? Raymond van der Putten : Il est vrai que, jusquà présent, l'effet des mesures sur l'économie a été limité. Cependant, il ne faut pas oublier que la mise en place des mesures et la matérialisation de leurs effets sur léconomie réclament du temps. Surtout, l'efficacité des mesures a été limitée par un manque de coordination entre les gouvernements. En avril, le G20 se réunira de nouveau à Londres, et si tout va bien, il pourrait se mettre daccord sur une démarche plus concertée. Dans le cas le plus favorable, l'économie britannique devrait se redresser au second semestre grâce à toutes les mesures de soutien, en liaison avec la baisse des prix des matières premières et la dépréciation de la livre sterling. code pour embarquer la vidéo : >>> http://www.youtube.com/embed/QcLHR1JsPdY <<< |