Immobilier en France : marché en ruinesReportage sur l'immobilier en France à voir sur http://www.imineo.com/documentaires/societe/faits-de-societe/immobilier-march... Le rêve d'une France de propriétaires promu par le président de la République et sa ministre du logement est-il en train de tourner court ? Après dix ans de flambée dans l'immobilier la baisse des prix s'est amorcée en 2008. Des milliers de français guettaient ce moment pour devenir enfin propriétaires. Mais pour la majorité des Français, ce rêve d'avoir son propre toit, de concrétiser l'investissement majeur d'une vie est mis a mal, bousculé par la crise financière. Le secteur de l'immobilier est touché de plein fouet. Les familles ne peuvent plus ou n'osent plus se lancer dans l'accession à la propriété. Les banquiers dont le métier est de prêter de l'argent serrent la vis et les conditions d'obtention des crédits se durcissent. Résultat, le nombre des ventes chute de façon spectaculaire. Et par effet de domino c'est tout un secteur qui s'effondre. Les agences immobilières ferment par dizaines et les négociateurs au statut déjà précaires sont remerciés. Les entreprises du bâtiment fragilisés par des carnets de commande difficiles à remplir voient les banques leur supprimer les découverts autorisés ou les traites accordées jusque là. Ce 52 minutes enquête et tient la chronique de la fin de ce rêve d'une France de propriétaires. LES CHIFFRES D'UN MARCHE QUI S'ECROULE Les derniers chiffres montrent à quel point le secteur immobilier est touché par la crise. Le marché du neuf n'a jamais connu une telle baisse depuis 30 ans. Les ventes ont plongé de 37% en 2008. Et incitent les promoteurs à la prudence pour ne pas gonfler des stocks d'invendus. Les mises en chantier ont diminué de 20%. Le secteur du bâtiment emploie 1.200.000 personnes en France. 100.000 emplois étaient crées par an jusqu'à 2007. L'année 2008 s'achève sans création d'emploi et pour 2009 les prévisions de licenciements tournent entre 25.000 et 30.000 emplois. L'ancien est aussi touché. Après des années de flambée des prix, + 140% en dix ans, la baisse s'est amorcée en 2008, entre 6 et 10 % en moyenne selon les estimations mais avec de très fortes disparités régionales. Dans la Loire, par exemple, les agents immobiliers constatent des baisses de plus de 20%. Ghislaine et Daniel Decaux, un couple piégé dans un crédit relais que nous avons suivi sur plusieurs mois pour ce 52 minutes, n'arrive pas à vendre sa maison située dans ce département, malgré un prix de vente baissé à plusieurs reprises et aujourd'hui, en dessous de sa valeur. Plusieurs milliers de Français, 30.000 selon les estimations de l'AFUB, l'association française des usagers des banques seraient, comme les Decaux, étranglés par ces crédits relais. Les taux des crédits immobiliers, après une hausse de 1 point au dernier trimestre 2008 qui avait fait fuir nombre d'acheteurs potentiels, sont repassés sous le seuil des 5%. Mais les banques ont durci les conditions d'obtention des crédits aux particuliers : 30% en moins ont été accordés en 2008. Le nombre des ventes chute de façon spectaculaire. Plusieurs dizaines d'agences immobilières ont déjà fermé. La flambée des prix des dix dernières années avait dopé le développement des agences immobilières passées de 17.000 à 32.000 pendant cette décennie. Jusqu'à la nomination du médiateur du crédit, René Ricol, par le Président de la République, le 23 octobre 2008, les banques n'ont pas soutenu les entreprises du bâtiment. Les suppressions de découverts autorisés ou de traites se sont multipliées précipitant des entreprises fragilisées par un carnet de commande presque vide vers des dépôts de bilan. Les faillites ont augmenté de 30% en 2008. Plus de 4000 entreprises (toutes activités confondues) prises à la gorge, se sont adressées aux services du médiateur. Qui par leur intervention en ont sauvé 1.200 ce qui représente près de 30.000 emplois. code pour embarquer la vidéo : >>> http://www.youtube.com/embed/pk5bOtFycK0 <<< |