François Bourguignon - La fabrique de l'École d'Économie de ParisDécouvrez la suite de l'interview vidéo sur : http://essec.mediagong.tv/Bourguignon/ François Bourguignon - Directeur de PARIS SCHOOL OF ECONOMICS Chapitre 1 - L'École, la Banque Mondiale et le RSA Chapitre 2 - L'économie, son évolution, ses nouveaux lieux Chapitre 3 - L'École d'Économie de Paris en fusion Chapitre 4 - Un réseau international Chapitre 5 - Des partenariats multiformes avec les entreprises Chapitre 6 - La recherche globalisée -------------------------------------------------------------------------------- François Bourguignon nous raconte l'histoire d'une mutation qui se déroule sur plusieurs niveaux depuis trente à quarante ans. Tout d'abord celle d'une discipline, l'économie, qui n'est plus une branche des sciences politiques. Non seulement l'économie s'est autonomisée par rapport à l'économie politique et aux facultés de Droit qui l'enseignaient, mais elle s'est donné pour objectif d'analyser rationnellement les comportements des agents économiques (les ménages, les entreprises...). Cette « rationalisation stratégique » a conduit à l'émergence de pôles de développement de la nouvelle discipline (à l'ENSAE par exemple) et à la fondation au sein de l'ENS, en 1988, par François Bourguignon et Roger Guesnerie, du laboratoire Delta qui devait favoriser la symbiose systématique de chercheurs et de doctorants bien décidés à concevoir des programmes complets couvrant l'ensemble du nouveau champ de recherche. Une fois posée la première pierre dans cette direction, la trajectoire personnelle de François Bourguignon allait le contraindre à ce qui pourrait passer pour un détour, mais allait en réalité le propulser au coeur de deux problématiques des plus actuelles : d'un côté, la mondialisation, avec les titres d'économiste en chef et de premier vice-président de la Banque Mondiale et de l'autre, la pauvreté, le développement, les inégalités. En 2007, il revenait à Paris pour poursuivre sa tâche et rassembler sur le campus Jourdan, à la faveur des réorganisations universitaires, autour du Delta, les laboratoires d'économie des Ponts et Chaussées, du CNRS, de l'INRA et de Paris I. Et pour que la boucle soit bouclée, la nouvelle marque, PARIS SCHOOL OF ECONOMICS, allait pouvoir s'appuyer sur la réputation de deux « stars », Emmanuel Saez et Esther Duflo, qui ont raflé en 2009 et en 2010 la fameuse médaille Clark. Deux anciens élèves du Delta, qui font désormais le lien respectivement avec Berkeley et le MIT, et qui se distinguent dans ce champ précis de « la fiscalité et de la politique redistributive » et des « savoirs contre la pauvreté ». Mais si François Bourguignon allait pouvoir continuer à se passionner pour ses sujets favoris en prenant la présidence du comité d'évaluation du RSA, un autre challenge l'attendait : la mise en place de relations avec les entreprises, celles du Conseil d'administration de PSE comme AXA, qui a en réserve des données magnifiques pour la recherche, mais aussi MARS, qui peut bénéficier de l'expertise de PSE en matière de théorie des enchères, ou d'autres encore qui ont besoin de savoir où va l'économie mondiale. Et François Bourguignon de démarcher littéralement les entreprises pour leur offrir l'expertise de ses laboratoires, leur expliquer qu'à l'étranger les docteurs en économie occupent dans les entreprises des fonctions essentielles et lever des fonds. Car François Bourguignon sait aussi mettre toute son expertise au service de l'analyse du marché de la recherche globalisée. Il faut l'entendre deviser sur la possible domination à terme de la recherche chinoise, ou raconter comment l'Inde a su rapatrier à Bangalore ses ressortissants informaticiens installés dans la Silicon Valley et comment l'Allemagne est venue à Bangalore pour attirer certains d'entre eux. S'il veut retenir à Paris ses meilleurs chercheurs ou compter sur le marché international, François Bourguignon sait qu'il lui faut payer un prix auquel n'est pas habituée la recherche publique française. Sa réussite ou son échec constituera sans aucun doute, du fait de sa discipline, un indice majeur de la capacité de la recherche française à établir des partenariats public -- privé, et pèsera sur tout le système. code pour embarquer la vidéo : >>> http://www.youtube.com/embed/Ay4k4COi4nk <<< |