Esther Zana-nau Partie 1 - Mondialisation et Gouvernance Mondiale AFEEB - 2009 - LuxembourgMondialisation et Gouvernance Mondiale, par Esther Zana-Nau La mondialisation: un terme à consonance péjorative. Elle apparaît comme la cause de tous nos maux, elle est lun des thèmes majeurs des controverses politiques, sociales, et économiques. Symptomatique de mutation, elle peut-être perçue comme une menace sur un "ordre" ancien, comme une opportunité pour un "ordre" nouveau. En effet, la mondialisation est un processus complexe dont lévolution est engendrée par un moteur constitué de deux forces antagoniques : des facteurs d'intégration et des facteurs de désintégration. Dans cette présentation, nous nous attacherons à analyser ces deux forces antagoniques, certains changements fondamentaux dans lorganisation de nos sociétés quelles induisent, ainsi que certains des défis globaux que lHumanité se doit daffronter. Il nous est nécessaire d'adopter une approche globale et dynamique de la mondialisation car elle nest pas seulement un phénomène économique, elle touche tous les secteurs de lactivité humaine, et elle pose la question du sens et des orientations que doit prendre le développement humain. Débat et combat sur les valeurs, la mondialisation nous oblige à embrasser une vision holistique, à penser le monde différemment, loin des cloisonnements du passé, car cest à la fois à une accélération sans précédent des changements sociaux et à une intensification inédite des degrés d'interaction, d'interconnexion et d'interdépendance entre les Etats et les sociétés que nous assistons. Doù limpossibilité de penser lorganisation et la stabilité du monde sur la base dun simple système inter-étatique. Et ce, dautant plus que État-nation est en crise. Sa souveraineté est remise en question par le haut et par le bas : lÉtat-nation, même sil continue à jouer un rôle fondamental, nest plus en mesure dêtre le garant de « lintérêt général » devenu « intérêt général mondial », ni de contrôler à lui tout seul la régulation économique et sociale dans le cadre actuel caractérisé par linterdépendance induite par la mondialisation des échanges, par lintégration continentale et les revendications dune multitude dacteurs à partager le pouvoir et les attributs de la souveraineté. Dès lors se pose la question de la « gouvernance » à léchelle mondiale. Le besoin dune nouvelle gouvernance mondiale sest intensifié sous la pression des multiples crises qui éclatent les unes après les autres: crise financière contaminant léconomie réelle, crise de lénergie et des matières premières sur fond de crise écologique annoncée, crise alimentaire débouchant sur de graves crises sociales dans les pays les plus pauvres. La gouvernance est une question éternelle mais nous devons inventer, époque après époque, les modalités de sa mise en œuvre au fur et à mesure que changent les défis auxquels est confrontée la société. Si le monde est devenu un village, le village doit être administré et si les défis et menaces sont devenus planétaires, il convient de pouvoir les résoudre à léchelle planétaire. Bahaulláh a posé les bases de ce que devra être la gouvernance mondiale dans ses Ecrits sur lordre mondial, il en a identifié les principes directeurs, les institutions quil a appelé les dirigeants à mettre en place, les modalités décisionnelles et les buts à poursuivre. Nous tâcherons dexposer dans ses grandes lignes larchitecture de lordre mondial de Bahaulláh, tout en le mettant en relation avec les exigences de notre temps, en gardant à lesprit cette maxime de Teilhard de Chardin: «Nous croyons traverser un orage, mais en réalité, nous sommes en train de changer de climat». code pour embarquer la vidéo : >>> http://www.youtube.com/embed/BgsDEhZZQnk <<< |