Afrique / DéveloppementECONOMIE AFRICAINE ECO DICO Le développement : impasse ou décollage ? Gaëlle Letilly Direction des études économiques : Depuis 2000 il y a une croissance qui augmente en Afrique et depuis 2004 encore plus. Cest à ce moment là quon a vu une différence de croissance, de rythmes de croissance entre les pays dAfrique de lOuest qui sont en retrait par rapport aux pays dAfrique Australe, miniers et eux-mêmes encore en retrait par rapport aux pays pétroliers que sont le Nigeria, lAngola, par exemple. Donc là effectivement on a pu voir des rythmes de croissance différents qui correspondent la plupart du temps à leur dotation en ressources naturelles. La dépendance aux matières premières Stéphane Alby Direction des études économiques : Il faut savoir que généralement, la part des matières premières de base représente souvent dans les pays entre 50, voire 80 ou 90 % des exportations pour les pays pétroliers. Mais on est à peine 1,5 % des exportations mondiales. Cest encore deux fois moins que les parts de marchés africaines au début des années 70. Le danger de la spécialisation sur les matières premières, cest que les marchés des matières premières sont historiquement très volatiles. Donc ça cest le premier danger et le second, cest que généralement les cours des matières premières exportées par les pays africains sont tendanciellement déclinants par rapport aux produits manufacturés. Donc ce sont des spécialisations qui sont appauvrissantes. Le coton africain est produit à 2/3 dans les pays dAfrique francophone et il faut savoir que ces pays souffrent dune baisse durable des prix depuis le milieu des années 2000, or la filière coton est une filière stratégique pour bon nombre de pays dAfrique de lOuest francophone, cest une filière structurante, dans la mesure où elle fait vivre environ 15 millions de personnes sur quelques pays. Une croissance record ? Gaëlle Letilly Direction des études économiques : Effectivement, dans les pays pétroliers et miniers, la croissance est plutôt bonne depuis 2004, à des taux de plus de 6 %. On a même un record en Angola lannée dernière avec un taux de croissance à 22 %. Néanmoins la croissance na pas permis véritablement de lutter contre la pauvreté puisque la politique de redistribution nest pour linstant pas efficace. Stéphane Alby - Direction des études économiques : Il faut relativiser. Relativiser à deux points, déjà cest inférieur à la croissance quenregistrent certains pays asiatiques. De même cest également inférieur aux objectifs de croissance fixés, notamment par la Banque Mondiale, pour quil y ait une incidence durable sur la pauvreté. La plupart des pays enregistrent des taux de croissance entre 5 et 6 et souvent les niveaux de croissance estimés pour avoir un impact durable sur le niveau de pauvreté est généralement deux points supérieurs, à peu près, à ces résultats. Donc on est sur une dynamique intéressante et favorable mais pas encore suffisante. Le réchauffement climatique Gaëlle Letilly Direction des études économiques : LAfrique serait certainement particulièrement touchée par le réchauffement climatique, peut-être aussi parce que ce sont des économies qui sont plus agricoles et que Stéphane Alby - Direction des études économiques : et qui utilisent leau de pluie par exemple pour lagriculture, donc forcément un réchauffement du climat, donc moins de précipitations va entraîner des perturbations dans les récoltes, donc, cela emporte des conséquences extrêmement graves comme au Niger, avec les famines ou des situations dinsécurité alimentaire chroniques notamment dans ces pays là. code pour embarquer la vidéo : >>> http://www.youtube.com/embed/WsElZDCdEn8 <<< |