1.La pauvreté en Algérie par HOUARI KADDOUR Syndicaiste SNAPAPLembellie financière que connaît lAlgérie avec laugmentation du prix du pétrole ne profite pas à tout le monde La pauvreté est une réalité. Cest en tout cas la conclusion dun récent rapport du Mr HOUARI KADDOUR syndicaliste du syndicat SNAPAP adressé aux plus hautes institutions du pays. Finalisé le 20 mars 2009, ce rapport du Mr HOUARI KADDOUR se base essentiellement sur des données dinstitutions internationales, notamment du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement). Tout en reconnaissant que très peu détudes ont été réalisées dans ce domaine, les rédacteurs( cadres du syndicat SNAPAP) de ce rapport nhésitent pas à parler de « pauvres » contrairement au ministre du Travail et de la Solidarité qui préfère utiliser le terme plus soft de « démunis ». « Depuis la crise pétrolière de 1986, des pans entiers de la société algérienne ont sombré dans la pauvreté. En lan 2008, et malgré des réserves de changes dépassant les 70 milliards de dollars, un Algérien sur trois vit en dessous du seuil de pauvreté Il semble donc que le nombre de pauvres dépasse les 15 millions dAlgériens, un chiffre qui tranche avec les 72 302 personnes démunies recensées par le département de Djamel Ould Abbès. « Des Algériens vivant avec moins dun dollar par jour, lAlgérie en compte de larges pans. La pauvreté touche deux fois plus les zones rurales que les zones urbaines et plus les femmes chefs de ménage et les personnes sans instruction. (...) Il suffit en effet daborder quelques personnes parmi les mendiants, SDF et exclus de tous bords, de plus en plus nombreux à Alger, pour être fixé sur lorigine rurale de lécrasante majorité dentre eux. Leur drame se confond avec celui plus large de lagriculture traditionnelle en proie à une crise sans précédent, nourrie par une constante baisse des rendements agricoles, exacerbée par le phénomène du terrorisme qui a affecté, comme chacun le sait, surtout les zones rurales (...) En réalité, en dehors du fait que la croissance hors hydrocarbures soit molle, lAlgérie fait face à un problème de répartition inégale du revenu national. Par les chiffres, moins de 17% des habitants détiennent un peu plus de 50% des richesses du pays », peut-on lire dans ce document qui ne manque pas de rappeler quavec un IDH (indicateur de développement humain) en nette régression, lAlgérie a été classée, en 2003, à la 107e place sur 173 pays par le Pnud. Notons par ailleurs que lAlgérie a gagné quelques points dans lédition 2005 de ce classement et se retrouve donc à la 103e place... juste derrière la Palestine occupée. Pauvreté et criminalité Ce rapport aborde de façon théorique la question de la relation entre la pauvreté et la criminalité. « La pauvreté en soi namène pas la criminalité. Il ny a pas de lien direct entre la pauvreté et la criminalité, mais il y a sûrement des liens indirects. La criminalité est le fait dun décalage entre les buts que lon se fixe dans la vie et les moyens dont on dispose pour y parvenir. Ce nest pas la pauvreté qui est criminogène, mais dêtre pauvre dans un système demandant à avoir des moyens (écoles pour pauvres, HLM, etc.). Mais on se rend compte que cela est insuffisant et ne sert à rien car la criminalité continue. Aujourdhui, le but nest plus social, mais individuel (qualité de vie) ». Mais ce rapport présente une autre théorie développée par des criminologues selon laquelle il existe « une corrélation positive entre le revenu national et le taux de crimes contre la propriété ». Dans leur conclusion, du Mr HOUARI KADDOUR réalisé ce rapport nhésite pas à tirer la sonnette dalarme. Menaces sur la cohésion sociale et les générations futures « Le poids et la pression que peut faire la dégradation des conditions de vie actuelles risquent de peser lourdement sur les conditions de vie de la génération actuelle et plus sur la génération future. Les conséquences de la crise socioéconomique pendant les dernières décennies menacent aujourdhui les principes fondamentaux de la cohésion sociale que sont la solidarité, léquité et laccessibilité. Pour cela, prendre en compte le renforcement des capabilités individuelles est nécessaire pour une meilleur structuration des capacités et faciliter leur transfert à la génération future (...) Ceci permettra de maintenir la cohésion sociale en réduisant le degré de vulnérabilité des personnes et de mieux préserver la dignité humaine. La hausse des potentialités humaines à côté de meilleures capacités individuelles contribue efficacement à soulager la situation de pauvreté que vivent les ménages actuellement et augmenter leur taux dautonomie à faire face aux différents chocs externes dans le futur. » code pour embarquer la vidéo : >>> http://www.youtube.com/embed/LWVCsnmCD5E <<< |