Watine - The Story Of That GirlVoici l'heure du fameux troisième album qui s'annonce pour 2011. Avec Still Grounds For Love, la Française persiste et signe sur un chemin connu d'elle seule entre pop de chambre et electronica organique, entre intimisme et souffle épique ! « La valeur attend le nombre des années ». Une négation qui saute et c'est toute la maxime qui en est irrémédiablement chamboulée. Forte d'une vie dédiée à la passion de la musique, Watine transporte avec elle un énorme bagage musical ; comme un empilement de poupées russes avec à sa base la musique classique, un amour pour la finesse mélodique de Ravel et pour les cordes de Bernstein. Au-dessus, une belle épaisseur de cette pop -folk anglo-saxonne qui l'a depuis toujours accompagnée. Et pour finir en beauté, un intérêt affirmé pour la musique électronique http://www.watineprod.com Rares sont les artistes qui séduisent avec un tel grand écart tout en proposant une musique originale et exigeante. Les radios l'invitent en live, car entre temps, Catherine a monté un groupe de scène et tourne en France en posant son petit théâtre délicat et féminin. Etrangement, on pense à Bashung pour cette capacité à émouvoir dans une sobiété de façade. Watine en pleine possession de tous ses moyens, visite des territoires inexplorés jusqu'alors. En droite ligne du précédent album, B Side Life,elle retrouve Nicolas Boscovic à la réalisation et arrangements qui magnifie toute l'ambivalence de l'univers de l'artiste, un monde trouble de pop de chambre en désordre qui évoque la poésie clair-obscur de Tim Burton. La musique de Watine, il est vrai, a la faculté de faire naître des images à celui qui l'écoute. Et l'interprète retrouve le ton de conteuse fait pour devenir le guide parfait de cet univers de sombre féérie. De la musique électro, il ne reste plus désormais que des sons étranges de jouets mécaniques, de programmations organiques et autres textures miniatures. Comme chez Boards of Canada, musique synthétique et bruits de la nature se rapprochent ostensiblement. Comme chez Yann Tiersen, un sentiment d'enfance perdue remonte parfois à la surface. La musique de Watine possède un charme suranné. Pourtant avec elle, rien n'est désuet et il n'y a aucune poussière à la surface : la musicienne avec sa sensibilité à fleur de peau pare son travail d'orfèvre _ « à l'ancienne » pourrait-on dire _de nouvelles couleurs qui en modifient les contours. Ce troisième album est encore plus riche d'atmosphères diverses qui arrivent à marier pour le meilleur intimisme et souffle épique : Books and Lovers, subtile référence à Divine Comedy, est brodé avec de la dentelle de pop baroque. Connected Queen traverse allègrement le miroir vers un univers de conte de fée à la fois sombre et malicieux. Trying to arpente les chemins d'une mélancolie lunaire pour irrésistiblement monter en puissance et défier l'espace d'un instant les dieux. Proche des "murder ballads" de Nick Cave, The Story of that Girl raconte une destinée tragique sur fond de guitare obsédante. Sailors dérive sur une mer d'huile vers un hypothétique atoll de sérénité. The Strings of my fate ressemble à l'exploration d'un vieux grenier où l'émerveillement se dispute à la nostalgie. Comme du Cure gai et décomplexé, Architect bâtit sur un fil de fer tendu dans le vide une construction qu'on visite en faisant la roue. Sur Le Cours de ma Vie, sa voix délicatement posée se love parfaitement dans les recoins de notre langue pour nous confier le fruit d'une introspection qui parle pourtant à tout le monde. Et toujours ces cordes, et toujours ces sons miniatures qui créent un écrin irréel et vous emmènent vers un ailleurs meilleur. Avec Watine, il y a tellement à découvrir. Plus qu'un disque, un voyage ! code pour embarquer la vidéo : >>> http://www.youtube.com/embed/wEjXoSvdvRI <<< |