maman 90 ansParlons un peu de ma mère Alice, c'était dans ma petite enfance à Rabat où nous habitions dans les années 60:Les années couture: Dans la maison régnait l'atmosphère d'un atelier de confection. Dans un coin se trouvait la fameuse machine à coudre Singer à pédale mais plus tard ce sera une Bernina toute électrique avec toutes les options. Les placards étaient remplis de tissus et de modèles de vêtements inachevés. Notre table de salle à manger remplie de robes qui ne demandaient qu'à être terminées. On essayait de trouver une petite place pour prendre notre déjeuner. Il fallait faire attention de ne pas toucher les tissus pour ne pas salir. L'Après midi ,c'était le défilé, ma mère avait des rendez vous de clientes qui venaient essayer leurs vêtements. Il fallait plusieurs essayages avant de livrer le modèle. Il y avait aussi deux petites mains (apprenties) qui aidaient. Le travail ne manquait pas car c'était surtout des clientes assez fortes qui ne trouvaient pas dans le commerce leur taille. J'ai toujours eu ce souvenir de machine à coudre qui travaillait très tard le soir, j'écoutais le va et vient de cette pédale à pied grinçante. Il y avait du retard de livraison, il fallait avancer le travail, mais ma mère n'arrêtera jamais. Toute sa vie durant, ce travail l'a passionné, travaux de couture pour les clientes, pour la famille, pour les enfants, une retouche, un ourlet, elle était sollicitée de partout. Elle était courageuse et ne refusait aucun travail. Je la voyais, de bonne heure le matin, sur la table de la salle à manger, en silence pour ne pas nous réveiller, dessiner les patrons à la craie grise et découper aux ciseaux, le travail de la journée. Un peu partout trainaient des revues de mode. Et chaque fois aujourd'hui encore, lorsque j'aperçois une de ces revues, je ne peux m'empêcher de les feuilleter sans penser à cette époque. Par terre, il fallait surtout faire attention à ne pas marcher pieds nus. Au sol des aiguilles et épingles trainaient un peu partout. Un jour à neuf ans une aiguille s'était plantée sous mon pied droit. Ma mère me l'a retiré mais qu'une moitié. La pointe était restée dedans. On n' y a pas fait cas, mais au bout de trois jours, je commençais à avoir des douleurs. On m'a envoyé d'urgence à l'hôpital Avicenne faire une radio et opérer de suite. La pointe de l'aiguille était montée très haut dans ma jambe avec le flux du sang. L'opération s'était bien passé et je me souviens que le chirurgien m'offrit l'intrus dans un petit flacon rempli de liquide. code pour embarquer la vidéo : >>> http://www.youtube.com/embed/nB-Tb94epdc <<< |