Les pays de l'Est dans la tourmenteEcoTV: L'expertise du département des Etudes Economiques de BNP Paribas en vidéo. Sibylle Dehesdin : Et nous accueillons tout d'abord le directeur des études économiques, Philippe d'Arvisenet. Philippe bonjour. Philippe dArvisenet : Bonjour. Sibylle Dehesdin : Le mois dernier nous avions évoqué les pressions financières qui pouvaient faire craindre à certains un éclatement de lEuroland. Cette fois-ci les inquiétudes se sont déplacées sur les pays de lEurope de lest. Pourquoi ? Philippe dArvisenet : Dabord il y a un aspect rassurant en ce qui concerne les pays de lEuroland, parce quun certain nombre de déclarations officielles ont indiqué que lon réfléchissait et quun plan de soutien serait mis en œuvre si jamais un pays était devait faire défaut. Donc ça a rassuré. En revanche du côté des pays deurope de lest, nous nen sommes pas là. Nous avons des pays qui ont vécu une forte croissance, alimentée notamment par des entrées de capitaux, par un endettement extérieur croissant et par un endettement extérieur privé notamment du côté des ménages qui est allé très très vite. Du même coup les pays en question connaissaient un déficit important. Ce déficit, il est beaucoup plus difficile à financer à lheure actuelle, et ça sest traduit à la fois par des montées du coût de largent et par des chutes de taux de change. Alors, ça veut dire que la croissance va être atteinte, notamment également parce que ces pays ont pour grands clients les pays deurope de louest qui eux-mêmes sont atteints. Et enfin si vous voulez vous avez des ménages qui sont fragilisés parce quune grande partie de ces ménages, dans un certain nombre de pays, avaient contracté des prêts à des taux dintérêt basés sur le Franc suisse ou sur lEuro alors que leurs recettes, leurs revenus si vous voulez, ne sont pas dans ces devises. Donc on a une situation extrêmement fragile. Sibylle Dehesdin : Alors est-ce que la situation ne ressemble pas justement à la crise financière asiatique ? Philippe dArvisenet : Vous avez des ingrédients effectivement qui sont communs. Par exemple le déficit extérieur, la nécessité de recourir à du financement externe ; vous avez des décalages entre les monnaies dans lesquelles on sendette et les monnaies dans lesquelles on investit : tout ça cest commun. Deux éléments un peu différents : dabord la situation en ce qui concerne lampleur des déficits extérieurs est pire dans un certain nombre des pays de lEurope de lest. Pour la Bulgarie on dépasse les 24%, lUkraine cest 11% donc vous avez ce genre de chiffres. Et dautre part à lépoque de la crise asiatique, les pays ont rebondi en partie parce quils pouvaient bénéficier du fait que la croissance avait tenu le coup, si je puis dire, ailleurs. Là on a une récession qui est globale. Et donc on ne peut pas compter sur le fait dêtre tiré par le voisin. Sibylle Dehesdin : Et alors que pensez-vous justement de la solution évoquée par certains dintégrer peut être un peu plus rapidement certains pays de lEurope de lest dans la zone Euro ? Philippe dArvisenet : Et bien certains ont des conditions économiques qui font quils y sont prêts, dautres ça nest pas le cas. Et je dirai ça reste vrai, cette affaire là, même si lon assouplit les critères dentrée dans la zone euro puisquun certain nombre, notamment celui qui concerne linflation a perdu tout sens. code pour embarquer la vidéo : >>> http://www.youtube.com/embed/pBKmk4S5hPw <<< |