L'assassinat du Président M. Ndadaye dénoncé à l'ONU par Deo ...(UNITED NATIONS WEBCAST, JUNE 16 2011, GENEVA) Monsieur le Président, L'organisation que je représente tient tout d'abord à adresser des félicitations fortes auprès du Gouvernement du Canada suite à deux décisions d'une importance symbolique prises durant les seuls deux derniers mois et qui favorisent considérablement la défense des droits de l'homme au Burundi. C'est l'expulsion d'un présumé responsable d'assassinat qui s'était réfugié au Canada pour fuir la justice. C'est aussi la décision prise très récemment par la justice canadienne de refuser l'asile politique à un ancien leader de l'ancien parti unique burundais soupçonné, selon plusieurs sources, d'implications dans les crimes commis durant la crise déclenchée en 1993 par l'assassinat du premier Président burundais démocratiquement élu et dont les principaux présumés coupables y compris le major Pierre Buyoya, restent à ce jour intouchables au Burundi. Ces deux décisions, disais-je, portent en elles même une charge symbolique. D'autres gouvernements devraient imiter ces deux exemples pour traquer les nombreux présumés criminels parmi lesquels certains vont jusqu'à se draper d'un statut de médiateurs ou de facilitateurs de paix en dépit du fait qu'ils figurent sur la liste la plus noire tenues par les victimes des génocides ou massacres génocidaires de ces 40 dernières années. La démarche du CIRID n'est cependant pas celle de venir ici se lamenter ou proférer des récriminations. Le CIRID est connu pour ses capacités de proposer des alternatives de solutions durables. Il nous parait donc plus essentiel de rappeler que les efforts réalisés à coups de plusieurs millions de dollars au Burundi pendant les 16 ou 17 dernières années ont été motivés par le fait que la communauté internationale a voulu et veut encore apparemment éviter au Burundi les erreurs commises au Rwanda avant, pendant et après le génocide de 1994. Qu'il nous soit alors permis de suggérer que l'on profite des acquis déjà engrangés, surtout grâce à un projet baptisé « Projet Cadres de dialogue », conçu et exécuté conjointement par le Gouvernement du Burundi et les Nations Unies en matière de consolidation de la paix. Réalisé de 2008 à 2009, ce projet tenté en même temps en Sierra Léone, était sensé produire des leçons qui seraient applicables dans d'autres contextes où des pays sortant de graves crises devraient consolider leur processus de paix. Ce projet, présidé à New York, par le Suisse qui dirige le Groupe Burundi à la commission de consolidation de la paix, a eu au Burundi des résultats exceptionnellement prometteurs. Mais les Burundais, pas plus que la communauté internationale d'ailleurs, ne se sont donné les moyens de le pérenniser. Alors même qu'il pourrait aider à calmer les déchirures qui agitent la classe politique actuelle qui se montre encore incapable de dialoguer. Nous vous supplions donc, Monsieur le Président, de privilégier tout ce qui pourrait dans l'avenir le plus immédiat de ressusciter ce projet qui pourrait même favoriser l'émergence d'une solution africaine à une problématique dont la gestion pourrait aider notre continent à faire entendre sa voix Je profite d'ailleurs de cette occasion pour demander à la délégation du Burundi venue pour cette session de s'exprimer sur la pertinence ou non de cette proposition de ressusciter ce projet Cadres de dialogue en tant que solution aux blocages politiques en cours. En ce qui concerne notre organisation, nous allons au sortir de cette salle remettre un document à la délégation burundaise ici présente un document portant une Feuille de route indépendante qui pourrait servir d'inspiration aux autorités du Burundi et aux amis du pays à pouvoir rattraper le temps perdu. Je vous remercie Monsieur le président code pour embarquer la vidéo : >>> http://www.youtube.com/embed/zkTghLRuWC0 <<< |