Boris Boillon en direct sur le plateau du JT tunisien:: :: :: :: :: TRADUCTION DE L'INTERVENTION DE BORIS BOILLON Intervention de Boris Boillon, Ambassadeur de France en Tunisie, en direct sur le plateau du JT national tunisien « El-Wataniyya » 19 février 2011, 20h // Réponse à la première question : J'ai vu la manifestation. Je vous remercie de me recevoir pour me permettre d'essayer d'apaiser la situation. Je suis aujourd'hui venu vous parler avec le cœur, avec humilité, pour faire mon auto-critique et mon mea culpa. Je reconnais mes erreurs et maladresses. J'ai rencontré 30 journalistes depuis mon arrivée il y a 3 jours, et avec 2 journalistes, il y a eu une mauvaise compréhension. // Réponse à la seconde question : Loin de moi toute pensée « colonialiste ». J'ai réagi avec exagération à des questions relatives à ma personne et à mon ministre de tutelle. Cela a été interprété comme une marque d'arrogance et un manque de respect à l'égard du peuple tunisien. Si j'ai heurté les sensibilités du peuple tunisien, je m'en excuse en toute sincérité et je le regrette vraiment. Je veux dire 3 choses : - La France rend hommage au peuple tunisien, qui a conduit de manière exemplaire et mature une révolution historique et pionnière. J'ai naturellement une pensée pour les victimes de cette révolution. La France est au côté de la Tunisie en ces moments historiques. C'est aussi une révolution morale : les Tunisiennes et Tunisiens ont récupéré leur liberté et leur dignité. - je salue le travail des journalistes, notamment les journalistes femmes, et je veux être leur allié ; j'essaierai de le prouver à l'avenir ; - je suis jeune, et je paye les défauts de mes qualités : j'ai pour moi l'énergie, la détermination, les bonnes intentions, mon engagement total au service de la relation bilatérale. Mais j'ai été aussi fougueux et trop spontané. J'ai entendu les protestations et les critiques. Le « bizutage » que je subis est douloureux mais salutaire. je dois apprendre à mieux canaliser mon énergie et arrondir les angles. // Réponse à la 3ème question : Il importe maintenant de sortir des polémiques, de passer à l'action et de regarder vers l'avenir. Car ce qui intéresse les gens, ce sont des solutions concrètes à leurs besoins et à leurs préoccupations. Aujourd'hui mon rôle est de rétablir la confiance et d'écrire ensemble une nouvelle page basée sur la solidarité et le respect mutuel, dans le cadre d'un partenariat d'égal à égal. Je veux aider à reconstruire un pont de confiance entre nos 2 pays. Nous sommes voisins et nous avons intérêt à renforcer nos relations. Nous pouvons progresser autour de 3 axes fondateurs : - la dimension humaine : renforcer les relations entre nos deux sociétés civiles ; améliorer la circulation des personnes ; faciliter les contacts entre nos ONG ; - la dimension économique : la communauté internationale, notamment la France, doit aider de manière concrète le peuple tunisien dans cette phase sensible de son histoire. Nous voulons être aux avant-postes de ce soutien économique et financier, notamment pour aider les régions du centre du pays. Dns ce contexte, Mme Lagarde, Ministre de l'économie, des finances et de l'emploi, ainsi que M. Wauquiez, Ministre des affaires européennes, se rendront le 22 février à Tunis. C'est un signe de notre forte volonté d'aider la Tunisie et de contribuer à éviter la crise économique. Aujourd'hui, 1250 entreprises françaises emploient plus de 100.000 Tunisiens. Je veux être le VRP de ces entreprises pour favoriser de nouveaux investissements. - la dimension citoyenne, avec le renforcement des institutions de l'Etat de droit. La France n'a pas de leçon à donner à la Tunisie dans ce domaine, car le peuple tunisien a réussi sa révolution tout seul, sans ingérence ni exploitation extérieure. Nous voulons travailler sur un pied d'égalité, par exemple à travers les échanges entre journalistes, magistrats, professeurs, chercheurs ou étudiants. Merci de votre invitation. code pour embarquer la vidéo : >>> http://www.youtube.com/embed/l_A0hDxUrRM <<< |