[1] Charlotte Corday (1793) Révolution FrançaiseCharlotte Corday (première partie). 2000 ans d'Histoire sur France Inter de Patrice Gélinet avec Jean-Denis Bredin (avocat). 20.05.2008 « Ô ma patrie, je ne puis t'offrir que ma vie. Je veux que ma tête portée dans Paris soit un signe de ralliement pour tous les amis des lois. » (Charlotte Corday) Le 11 juillet 1793, vers 11 heures du matin, une diligence venue de Normandie déposait une jeune fille de 25 ans sur la place des Victoires à Paris. Pour la première fois, Charlotte Corday découvrait cette ville où elle avait décidé seule d'assassiner une des figures les plus redoutables de la Révolution française. Jean-Paul Marat qui tous les jours, dans son journal « L'ami du peuple » réclamait la tête de tous ceux qu'il soupçonnait de vouloir trahir la Révolution. Mais pour cette républicaine, c'était au contraire Marat qui, par sa violence avait trahi les idéaux de 1789. « J'ai tué un homme pour en sauver 100.000 » disait Charlotte Corday, juste après avoir assassiné Marat, et le jour de sa condamnation à mort le 17 juillet 1793. http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/2000ansdhistoire/index.php?id=67785 -------------------------------------------------------------------------------- :invité *Jean-Denis Bredin avocat, membre de l'Académie française, ancien professeur de droit privé, professeur émérite à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, écrivain -------------------------------------------------------------------------------- livre: *Jean-Denis Bredin de l'Académie française On ne meurt qu'une fois : Charlotte Corday éditeur : Fayard parution : 2006 « Qu'avait été Marat sinon un improvisateur solitaire, " un cerveau brûlé, un fou atrabilaire, ou bien sanguinaire, ou bien un scélérat soudoyé... ", comme ne cessaient de le crier, selon lui, les ennemis de la liberté, c'est-à-dire ses ennemis ? La soif, jamais satisfaite, de châtiment et de sang versé, l'exaltation de la mise à mort qui inspirèrent, dans les mois qui suivirent la mort de Marat, " la grande Terreur ", se passèrent aisément du prophète disparu. Ce que Charlotte Corday n'avait pas vu, n'avait pas su, c'est que, tuant Marat, elle ne faisait, obéissant à son devoir, que massacrer un symbole. Mais il nous faut regarder ce qu'elle a voulu, ce qu'elle a rêvé. Sa mission, son devoir ne pouvaient être de sauver la Révolution, ni même de mettre fin aux crimes qu'exaltait Marat. Ils étaient de punir le " monstre ", de " venger la France " et les Français. Elle l'avait dit fièrement, lors de son procès, répondant aux questions du président Montané : " Le président - Quels sont les motifs qui ont pu vous déterminer à une action aussi horrible ? L'accusée - Tous ses crimes. C'est lui qui entretient le feu de la guerre civile pour se faire nommer dictateur ou autre chose... Je savais qu'il pervertissait la France. J'ai tué un homme pour en sauver cent mille. Le président - Croyez-vous avoir tué tous les Marat ? L'accusée - Celui-ci mort, les autres auront peur... peut-être. " Charlotte Corday savait qu'elle n'avait pas assassiné tous les Marat, et elle ne pouvait être assurée que les " autres Marat " auraient peur. Seulement elle pensait avoir accompli son devoir, comme un héros antique. Elle est Judith, et elle a tranché la tête d'Holopherne. Elle a levé sur César le poignard de Brutus. Devant le Tribunal de Dieu, ou celui de l'histoire, ou celui de sa conscience, elle devait être la " meurtrière de la tyrannie ". Elle ne devait penser ni à ses souffrances ni aux souffrances de ceux qu'elle avait pu aimer. Elle avait " offert sa vie ", sûre d'" avoir bien servi l'humanité ". » -------------------------------------------------------------------------------- disque: *La mort de Marat par : Marc Ogeret label : Socadisc Sodi 882002 -------------------------------------------------------------------------------- vidéos: *Charlotte Corday Henri Helman réalisé par d'après le livre de Jean-Denis Bredin 2008 (France 3) Film code pour embarquer la vidéo : >>> http://www.youtube.com/embed/RbQAacz3VEQ <<< |