Les Nénés N'étaient Pas Couchés chez Ruquier sur France 2Le samedi 19 juin sur France 2, en direct depuis les plateaux de l'émission de Laurent Ruquier "On N'est Pas Couché" (ONPC pour les intimes), les spectateurs même les plus discrets et distraits eurent leur présence d'esprit-sein, ceinte jusque-là d'un plat débat sur le Gaullisme et sa perpétuation mené par un Henri Guaino fier de dominer son sujet, alertée par quelques plans - intuitifs au commencement, puis raisonnés de la part du réalisateur à mesure que le programme déroulait son conducteur généralement endormi-endormant -, eux-mêmes suivis par des cadrages fulgurants de sauvage innocence sur la magnifique poitrine d'une auditrice sensible et attentive, assise, telle une sphynge tendant aux objectifs et aux regards le miroir de leurs énigmes, à la loge première de l'un des rangs dévolus au public, pour l'occasion une sorte de cube blanc ramené en lisière de l'avant-scène comme la saillie d'un iceberg de la banquise prêt à fondre vers l'aventure du grand sel, au large. Le dévoilement de cette douce, sainte, et formidable animalité humaine que seules la pesanteur et la grâce féminine peuvent à volonté produire sembla bouleverser l'ordonnateur de la position des caméras à son poste en régie : à un moment l'exposition tranquille du buste de la jeune femme blonde se révéla telle-qu'en-sa-nécessaire-humanité-même, de façon si prégnante-imprégnante à l'oeil que cet instant rare (dans son déploiement Pascalien si vous voulez, pas seulement dans son occurrence subite et peut-être incongrue, osons même l'avancer ; fortuite) vit les termes de la conversation en cours partir aussitôt en fumée, une vapeur phatique de 'part des anges' des mots. Soudain l'évent du souffle physique d'une respiration esthétique émanant du public devenait visible et étrangement beau -- "The Breathing of the Breasts" -- les seins prenaient le pouvoir, devenaient le médium et le message, et le réalisateur s'en rendait compte...le tokcho de Laurent Ruquier est quelquefois passionnant à suivre (Ruquier est un modérateur malin et plutôt honnête dans la distribution des avis et des contradictions animant les débatteurs dans l'espace imparti à ce sacro-saint 'temps de parole'), mais la sourde apparition de la fille blonde posa là toute sa puissance physique et mentale, de celles qui dotent de manière non ordinaire les ourses polaires sapiens sapiens. Ce don et ce complément d'âme supplémentent le principe masculin d'un subtil plaisir de vivre depuis la nuit des temps. La présence de ce que j'appellerais les 'Encore Babes' ou les 'Anchor Boobs' - celles qui applaudissent avec leurs mains et qui resplendissent avec leurs seins - (sur le modèles des 'Anchor Babes', comme on nomme les présentatrices des JTs des chaînes d'info de type CNN) est un phénomène bien connu des networks du monde entier et donc français. Aujourd'hui on les voit partout alors qu'elles semblaient devoir être cantonnées aux émissions d'entertainment ou sportives il y a peu de temps. Tous les plateaux dédiés à l'Information, désormais les attendent, les appellent...elles constituent la chair (parfois à canons de beauté, surtout au niveau des bonnets 3 D et des brassières) de ces programmes, leur doux relief à renforcement de pixels gratuits. Leur 'relief' aussi, comme on dit en anglais. Ces personnes de sexe féminin que l'on rencontrait jadis 'backstage' aux concerts des rock stars semblent revendiquer une place 'forestage' avec de plus en plus de persuasion et de succès. Jusqu'à quel point les responsables de chaînes de télés pourront-ils empêcher que la porosité gagne la ligne de flottaison qui marque encore la relative frontière entre la salles des machines des gens du 'peuple-plateau' et le pont supérieur des aristocrates débattant au centre des caméras, nul ne saurait le dire... Le soleil des seins ne se couche plus jamais sur l'empire des émissions d'infos ou de divertissements. L'infotissement, nouvel eldorado de l'investissement du public et de celui de ceux qui gouvernent, soutient les gorges au rire déployé. Je me demande souvent la raison qui pousse ces jeunes filles (et gars, les lecteurs de Têtu ne sont pas oubliés) à venir s'ennuyer ostensiblement en ces lieux et devoir forcer la nature de leur patience à certaines extrémités comme par exemple dans le cas présent, la plier à rigoler aux pitreries rigides d'un J. Lambert. Pour finir je pense que ces femmes, épices de l'audience qui tiennent séance dans les travées des studios de télés, portent en elles une déclaration, celle des droits de la Femme au charmant sein, volontairement à rebours des images qui baignent le petit écran d'aujourd'hui présentant une femme d'un absolu maternisme, digne imago des féministes du 'Care' du vingt-et-unième siècle. Rien que pour ça ce n'est peut-être pas si anodin cette histoire d'anchor boobs des 'encore' babes. En mon sein, j'applaudis des deux mains. code pour embarquer la vidéo : >>> http://www.youtube.com/embed/vMpP-JvwI8E <<< |